ACTE V, SCÈNE IV. 243
ScudOri n'avait garde de condamner ces idées romanesques dans Corneille, lui qui en avait rempli ses ridicules ouvrages.
Vers 08. Et défends ton honneur, si tu ne veux plus vivre.
Ce vers est également adroit et passionné; il est plein d'art, mais de cet art que la nature inspire. Il me paraît admirable. Mais le discours de Chimène est un peu trop long.
Vers 81. Et cet honneur suivra mon trépas volontaire,
Que tout autre que moi n'eût pu vous satisfaire.
Cette réponse de Rodrigue parait aussi alambiquée et allongée: cette dispute sur un sentiment très-peu naturel a quelque chose des conversations de l'hôtel Rambouillet, où l'on quintessenciait des idées sophistiquées.
Vers 92. Sors vainqueur d'un combat dont Chimène est le prix
est repris par Scudéri. C'est peut-être le plus beau vers de la pièce, et il obtient gr'àce pour tous les sentiments un peu hors de la nature qu'on trouve dans cette scène, traitée d'ailleurs avec une grande supériorité de génie.
Comment, après ce beau vers, peut-on ramener encore sur la scène notre pitoyable infante ?
Vers 93. Farcissez, Navarrois, 3Iaures et Castillans.
Je ne sais pourquoi on supprime ce morceau dans les repré- sentations. Paraissez, Navarrois était passé en proverbe, et c'est pour cela même qu'il faut réciter ces vers. Cet enthousiasme de valeur et d'espérance messied-il au Cid, encouragé par sa maîtresse?
SCÈNE IV.
Chimène qui arrive à la place de l'infante sans la voir, et qui pourrait aussi bien ne pas paraître sur le théâtre que s'y montrer, ne fait ici que renouveler ce défaut dont nous avons tant parlé, qui consiste dans l'interruption des scènes : défaut, encore une fois, qui n'était pas reconnu dans le chaos dont Corneille a tiré le théâtre.
Vers 4. Et mes plus doux souhaits sont pleins de repentir. On a corrigé ^ :
Je ne souhaite rien sans un prompt repentir.
1. La correction est de Corneille, el existe dès 106-4.
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