34 DERNIÈRES REMARQUES
Coutiiinc n'est pas ici le mot |)ropre. Ce n'est pas par conlume qu'on croit qu'il fera jour demain : c'est par une extrême proba- bilité. Ce n'est point par les sens, par le corps que nous nous atten- dons à mourir; mais notre raison, sachant que tous les hommes sont morts, nous convainc que nous mourrons aussi. L'éducation, la coutume fait sans doute des musulmans et des chrétiens, comme le dit Pascal ; mais la coutume ne fait pas croire que nous mour- rons, comme elle nous fait croire à Mahomet ou à ]*aul, selon que nous avons été élevés à Constantinople ou à Rome. Ce sont choses fort différentes. V.
ex. — La vraie religion doit avoir pour marque d'oljligcr à aimer Dieu '. Cela est bien juste. Et cependant aucune autre que la nôtre ne l'a ordonné 2. Elle doit encore avoir connu la concupiscence de riionnne, et l'impuissance où il est par lui-même d'acquérir la vertu. Elle doit y avoir apporté les remèdes, dont la prière est le principal. Notre religion a fait tout cela; et nulle autre n'a jamais demandé à Dieu de l'aimer et de le suivre. P.
Épictète esclave, et Marc-Aurèle empereur, parlent continuel- ment d'aimer Dieu et de le suivre. V,
CXL — Dieu étant caclié, toute religion qui ne dit pas que Dieu est caché n'est pas véritable, l^.
Pourquoi vouloir toujours que Dieu soit caché? On aimerait mieux qu'il fût manifeste, V.
CXIL — C'est en vain, ù hommes! que vous clierchez dans vous-mêmes le remède iivos misères : toutes vos lumières ne peuvent arriver qu'à con- naître que ce n'est point en vous que vous trouverez ni la vérité, ni le bien. Les philosophes vous l'ont promis; ils n'ont pu le faire. Ils ne savent ni quel est votre véritable bien, ni quel est votre véritable état. Comment auraient- ils donné des remèdes à vos maux, puisqu'ils ne les ont pas seulement con- nus? Vos maladies principales sont l'orgueil, qui vous soustrait à Dieu, et la concupiscence, qui vous attache à la terre; et ils n'ont fait autre chose qu'entretenir au moins une de ces maladies. S'ils vous ont donné Dieu pour objet, ce n'a été que pour exercer votre orgueil-'. Ils vous ont fait penser que vous lui êtes semblables* par votre nature. Et ceux qui ont vu la vanité de cette prétention vous ont jetés dans l'autre précipice, en vous faisant
1. Son Dieu.
2. Voici quel est ensuite le texte exact : la noire l'a fait. Elle doit encore
avoir connu la concupiscence et l'impuissance: la nôtre l'a fait. Elle doit y avoir apporté les remèdes : l'un est la prière. Nulle religion n'a demandé ù Dieu de l'aimer et de le suivre.
3. Votre superbe.
4. Éc conformes.
�� �