AVIS'
��SI I! LES PREMIERES PIECES DU THEATRE D E CORNEILLE
��si les hommes ne songaient qu'à perfectionner leur goût et leur raison par les livres, les bibliothèques seraient moins nom- breuses et plus utiles; mais on veut avoir tout ce qu'on a écrit sur une matière, et tout ce qu'un homme célèbre a écrit de mauvais comme de bon, dût-on ne le jamais lire.
Cette espèce d'intempérance dans ceux qui recherchent les livres est plus pardonnable à l'égard de Pierre Corneille que de tout autre. Ses comédies, qu'on a rejetées à la fin de cette édi- tion, sont, à la vérité, indignes de notre siècle ;mais elles furent longtemps ce qu'il y avait de moins mauvais en ce genre, tant nous étions loin de la plus légère connaissance des beaux-arts ! Pierre Corneille ouvrit la carrière du comique, et même celle de l'opéra, comme nous l'avons remarqué ailleurs 2 . On verra dans ces comédies qu'on ne joue plus depuis Molière, des vers quel- quefois très-bien faits, et des étincelles de génie qui faisaient voir combien l'auteur était au-dessus de son siècle.
��1 . Cet avis de Voltaire était, on lTiii. dans le tome \ : en 1774, dans le tome VU, immédiatement avant les comédies de Corneille, que -on commentateur avait tées à la lin do l'édition. Voyez ta note, tome \\\l. page 180.
2. Préface d'Andromède, ci-dessus, page 70.
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