SUR LA VIE DE P. CORNEILLE. 373
Elles étaient regardées comme un acte d'idolâtrie Mais c'est une grande inconséquence de vouloir flétrir des pièces très-morales, parce qu'il y en a eu autrefois de scandaleuses. Les fanatiques qui, par une jalousie secrète, ont prétendu flétrir les chefs-d'œuvre de Corneille, n'ont pas songé combien cet outrage révolte des hommes de génie ; ils font un tort irréparable à la religion chré- tienne en aliénant d'elle des esprits très-éclairés qui ne peuvent souffrir qu'on avilisse le plus beau des arts.
Le public éclairé préférera toujours les Sophocle, les Euripide, les Térence, aux Baïus, Jansénius, Duverger de Hauranne, Ques- nel, Petit-Pied, et à tous les gens de cette espèce.
Au reste, cette persécution fanatique ne s'est vue qu'en France. On a tempéré, en Espagne, en Italie, les anciennes rigueurs, qui étaient absurdes; on ne les connaît point en Angleterre. Les vain- queurs de Bleinheim et les maîtres des mers, les contemporains de Newton, de Locke, d'Addison, et de Pope, ont rendu des hon- neurs aux beaux-arts. Le grand Corneille avait projeté un ou- vrage pour répondre aux détracteurs du théâtre.
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