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ACTE V, SCENE II. 59

Vers 2:{. J’ai beau faire el beau dire afin de l’irriter,

11 m’écoute si peu qu’il me force à douter.

Cola n’a pas besoin de commentaire ; mais de si basses trivialités étonnent toujours.

Vers %S. Malgré moi comme fds toujours il me regarde.

11 faut comme son fils.

Vers 40. Ah! vous ne l’êtes point, puisque vous en doutez.

C’est encore une de ces subtilités qui ne vont point au cœur, qui ne causent ni terreur ni trouble ; il faut dans un cinquième acte autre chose que du raisonnement, et ce raisonnement de Pulchérie n’est pas juste. Héraclius peut très-bien douter qu’il soit fils de Maurice, et cependant être son fils; il a même les plus grandes raisons pour en douter, Boileau condamnait hautement dans Corneille toutes ces scènes de raisonnement, et surtout celles qui refroidissent toutes les pièces qu’il fit après Héraclius.

En vain vous étalez une scène savante, Vos froids raisonnements ne feront qu’attiédir Un spectateur toujours paresseux d’applaudir, Et qui, des vains efforts de votre rhétorique Justement fatigué, s’endort, ou vous critique l .

Il est cependant naturel qu’Héraclius explique ses doutes. Le grand défaut de cette scène est, comme on l’a dit, qu’elle ne conduit à rien du tout.

Vers 65. L’œil le plus éclairé sur de telles matières

Peut prendre de faux jours pour de vives lumières; Et comme notre sexe ose assez promptement Suivre l’impression d’un premier mouvement, etc.

Ces expressions de comédie et la réflexion sur notre sexe achèvent de refroidir.

Vers 72. Et quoique la pitié montre un cœur généreux.

Ce terme montre n’est pas propre ; on croirait que la pitié a un cœur. Ces petites négligences seraient à peine remarquables si elles n’étaient fréquentes, et ces inattentions étaient très-pardonnables pour le temps. Il fallait peut-être prouve un cœur généreux, ou bien quoique la pitié soit d’un cœur généreux.

1. Ces vers 20-*2i du chant III de l’Art poétique portaient, de l’aveu de Boileau lui-même, si l’on en croit Monchesnay (Bolœana, n° 107), sur quelques scènes de l'Othon.

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