< Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome37.djvu
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

neur à ce siècle, sans avoir été formés par Louis XIV ; que Lebrun, Le Nôtre, n’ont pas commencé à travailler pour ce monarque ; que l’influence de ce beau siècle a tout préparé avant Louis XIV, et tout fini sous lui ; qu’il s’agit moins de la gloire de ce roi que de celle de la nation ; qu’à l’égard de Gacon et de Courtilz[1] etc.,

je n’en ai parlé que pour faire honte au Père Niceron, et pour marquer la juste horreur que les Gacon, Roi, Desfontaines, Fréron, etc., doivent inspirer ; qu’enfin ce Catalogue raisonné est et sera très-curieux ; mais il faut attendre une édition meilleure ; celle-ci n’est qu’un essai. Hélas ! on passe sa vie à essayer ! J’essayerai cet été de venir embrasser mes anges.

Mes tendres respects à tous.


2357. — À. M. G.-C. WALTHER.
avril 1752.

Il serait important pour vous que les Anecdotes sur le czar Pierre[2], et les ""Pensées sur le gouvernement[3], parussent. Vous pouvez prier l’ambassadeur de Russie d’indiquer ce qui doit être retranché dans les Anecdotes, et de fournir ce qui peut être à la gloire de sa nation. Priez pareillement l’examinateur de marquer ce qui doit être changé dans les Pensées sur le gouvernement, et on travaillera sur-le-champ en conséquence.


2258. — À M. DARGET.
À Potsdam, 3 avril 1752.

Mon très-cher ami, j’ai reçu votre lettre de Strasbourg, avec une consolation inexprimable ; vous avez bien soutenu la fatigue du voyage, et je compte que ma lettre vous trouvera à Paris, où je l’adresse. Vous me manquez bien à Potsdam. Je m’étais fait une douce habitude de vous voir tous les jours ; je ne m’accoutume point à une telle privation. Votre vessie me fait encore plus de mal qu’à vous : elle vous mène à Paris, et elle m’ôte mon bonheur. Je me flatte que vous verrez ma nièce ; mais vous ne verrez pas mes enfants. Je ne veux pas qu’on reprenne Rome sauvée après Pâques : je la réserve pour l’année de M. le maréchal de Richelieu. Guérissez-vous vite à Paris, et revenez auprès du roi philosophe,

  1. Voyez tome XIV, pages 57 et 75.
  2. Voyez tome XXIII, page 281.
  3. Voyez tome XXIII, page 523.
Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.