vous et sans M. le maréchal de Belle-Isle ? Nommez-m’en un troisième qui ait de la réputation, je vous en défie. Vivez, monseigneur le maréchal ; ayez l’éclat de tous les âges, soyez heureux autant qu’honoré. Je ne puis vous dire encore quand je pourrai faire un voyage pour vous ; mais mon cœur est à vous pour
jamais.
Messieurs, quoique j’appartienne à deux rois, auxquels je suis attaché par devoir, et par la reconnaissance que je dois à leurs bienfaits, j’ai cru pouvoir rendre un hommage solennel à votre gouvernement, que j’ai toujours admiré, et dont je n’ai cessé de faire l’éloge.
Je demande à Vos Excellences la permission de leur dédier une tragédie[2] qui a été représentée avec quelque succès sur le théâtre de Paris. J’ai cru que je ne pouvais choisir de plus dignes protecteurs d’un ouvrage où j’ai peint le sénat de Rome que Vos Excellences.
Ce n’est pas la grandeur des empires qui fait le mérite des hommes. Il y a eu dans l’aréopage d’Athènes des hommes aussi respectables que les sénateurs romains, et il y a dans le conseil de Berne des magistrats aussi vertueux et aussi éclairés que dans celui d’Athènes.
J’attends vos ordres, messieurs, pour avoir l’honneur de vous présenter un tribut que j’ai cru ne devoir qu’à vous. Un ouvrage où l’amour de la liberté triomphe ne doit être dédié qu’aux plus vertueux protecteurs de cette liberté si précieuse[3].
Je suis, avec respect, messieurs, de Vos Excellences le très-humble et très-obéissant serviteur,