< Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome41.djvu
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

front de s’amuser à Paris, et d’aller au spectacle, comme si nous venions de faire la paix de Nimègue.

Est-il vrai qu’on va jouer une comédie moitié bouffonne, moitié intéressante, comme je les aime ? est-il vrai qu’elle est de M. Legouz[1], auditeur des comptes de Dijon ? est-il vrai qu’il y a un rôle d’Acanthe que vous aimez autant que Nanine ? Qui joue ce rôle d’Acanthe ? est-ce Mlle Gaussin ? est-ce Mlle Hus ?

Que devient votre humeur ? Je vous connais une humeur fort douce ; mais celle qui attaque les yeux est fort aigre. Tâchez donc d’être assez malade pour venir vous faire guérir par Tronchin ; cela serait bien agréable.

Je baise, en attendant, le bout des ailes de mes anges.


4658. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
Ferney, 31 auguste.

On est un peu importun ; on présente Pompée aux anges, accompagné d’une lettre à monsieur le secrétaire perpétuel, lequel a renvoyé les Horaces avec quelques notes académiques. Mes anges sont suppliés de donner Pompée avant Polyeucte. Je traite Corneille tantôt comme un dieu, tantôt comme un cheval de carrosse ; mais j’adoucirai ma dureté en revoyant mon ouvrage. Mon grand objet, mon premier objet est que l’Académie veuille bien lire toutes mes observations, comme elle a lu celles des Horaces : cela seul peut donner à l’ouvrage une autorité qui en fera un ouvrage classique. Les étrangers le regardent comme une école de grammaire et de poésie.

Mes anges rendront un vrai service à la littérature et à la nation s’ils engagent tous leurs amis de l’Académie, et les amis de leurs amis, à prendre mon entreprise extrêmement à cœur. Il faut tâcher que tout le monde en soit aussi enthousiasmé que moi. Rien ne se fait sans un peu d’enthousiasme.

Quand joue-t-on le Droit du Seigneur, et qui joue ?

Tout va-t-il de travers comme de coutume ?


4659. — À M. DUCLOS.
31 auguste.

J’ai reçu, monsieur, l’épître dédicatoire, la préface sur le Cid, et les remarques sur les Horaces. Je crois que l’Académie rend un

  1. Voyez la note, page 416.
Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.