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300 LES SCYTHES.

Mais, (lis-tii, dans le mal qui irionaçait sa vie, Sa ])oiiclio a proTioncé lo nom de sa patrie ?

HinCA.X.

Elle l’aime, sans doute.

ATHAMARE.

Ail ! pour me secourir C’est une arme du moins qu’elle daigne m’offrir. Elle aime sa patrie !… elle épouse Indatire ! Aa, l’honneur dangereux où le l)arl)are aspire Lui coûtera bientôt un sanglant repentir : C’est un crime trop grand pour ne le pas punir.

HIUCAN.

Pensez-vous être encor dans les murs d’Ecbatane ? Là votre voix décide, elle absout ou condamne ; Jci vous péririez. Vous êtes dans des lieux Que jadis arrosa le sang de vos aïeux.

ATHAMARE.

Eh bien ! j’y périrai.

HIRCAX.

Quelle fatale ivresse ! Age des passions, trop aveugle jeunesse, Où conduis-tu les cœurs à leurs penchants livrés !

ATHAMARE.

Qui vois-je donc paraître en ces champs abhorrés ?

(Indatire passe dans le fond du théâtre, à la tête d’une troupe de guerriers.)

Que veut, le fer en main, cette troupe rustique ?

H IRC AN.

On m’a dit qu’en ces lieux c’est un usage antique ; Ce sont de simples jeux par le temps consacrés. Dans les jours de l’hymen noblement célébrés. Tous leurs jeux sont guerriers ; la valeur les apprête : Indatire y préside ; il s’avance à leur tête. Tout le sexe est exclu de ces solennités ; Et les mœurs de ce peuple ont des sévérités Qui pourraient des Persans condamner la licence K

ATHAMARE.

Grands dieux ! vous me voulez conduire en sa présence ! Cette fête du moins m’apprend que vos secours Ont dissipé l’orage élevé sur ses jours. Oui, mes yeux la verront.

1. Voltaire dépeint ici les tirs suisses. (G. A.)

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