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ACTE V


Scène I

Ninon, Lisette

LISETTE.

Ah ! Madame, quel train, quel bruit dans votre absence !
Quel tumulte effroyable, et quelle extravagance !


NINON.

Je sais ce qu’on a fait ; je prétends calmer tout,
Et j’ai pris les devants pour en venir à bout.


LISETTE.

Madame, contre moi ne soyez point fâchée
Que la petite Agnant se soit ici cachée ;
Hélas ! J’en aurais fait de bon cœur tout autant
Si j avais eu pour mère une madame Agnant :
Comment ! battre sa fille ! ah ! c’est une infamie.


NINON.

Oui, ce trait ne sent pas la bonne compagnie
Notre pauvre Gourville en est encore ému.


LISETTE.

Il l’adore en effet.


NINON.

Lisette, que veux-tu ?
Il faut pour la jeunesse être un peu complaisante.
Ninon aurait grand tort de faire la méchante.
La jeune Agnant me touche.


LISETTE.

À peine je conçois
Comment nos plats voisins, avec leur air bourgeois,
Ont trouvé le secret de nous faire une fille
Si pleine d’agréments, si douce, si gentille.

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