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LE MARQUIS.

Sa réponse est d’une prudence extrême :
Eh bien ! chez moi la noce se fera.


LE CHEVALIER.

Bon, bon, tant mieux.


LE MARQUIS, à Acanthe.

Votre père verra
Que j’aime en lui la probité, le zèle,
Et les travaux, d’un serviteur fidèle.
Votre sagesse à mes yeux satisfaits
Augmente encor le prix de vos attraits.
Comptez, amis, qu’en faveur de la fille
Je prendrai soin de toute la famille.


COLETTE.

Et de moi donc ?



LE MARQUIS.

De vous, Colette, aussi.
Cher chevalier, retirons-nous d’ici ;
Ne troublons point leur naïve allégresse.


LE BAILLIF.

Et votre droit, monseigneur ; le temps presse.


MATHURIN.

Quel chien de droit ! Ah ! me voilà perdu.


COLETTE.

Va, tu verras.


BERTHE.

Mathurin, que crains-tu ?


LE MARQUIS.

Vous aurez soin, baillif, en homme sage,
D’arranger tout suivant l’antique usage :
D’un si beau droit je veux m’autoriser
Avec décence, et n’en point abuser.


LE CHEVALIER.

Ah ! quel Caton ! mais mon Caton, je pense,
La suit des yeux, et non sans complaisance.
Mon cher cousin…


LE MARQUIS.

Eh bien ?


LE CHEVALIER.

Gageons tous deux
Que vous allez devenir amoureux.

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