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MATHURIN.

Ce nous verrons est d’un mauvais présage.
Qu’en dites-vous, baillif ?


LE BAILLIF.

L’ami, sois sage.


MATHURIN.

Que je fis mal, ô ciel ! quand je naquis,
De naître, hélas ! le vassal d’un marquis !

(Ils sortent.)



Scène VIII.




LE MARQUIS.

Non, je ne perdrai point cette gageure…
Amoureux ! moi ! quel conte ! ah ! je m’assure
Que sur soi-même on garde un plein pouvoir :
Pour être sage, on n’a qu’à le vouloir.
Il est bien vrai qu’Acanthe est assez belle…
Et de la grâce ! ah ! nul n’en a plus qu’elle…
Et de l’esprit !… quoi ! dans le fond des bois !
Pour avoir vu Dormène quelquefois,
Que de progrès ! qu’il faut peu de culture
Pour seconder les dons de la nature !
J’estime Acanthe : oui, je dois l’estimer ;
Mais, grâce au ciel, je suis très-loin d’aimer ;
À fuir l’amour j’ai mis toute ma gloire.


Scène IX.



LE MARQUIS, DIGNANT, BERTHE, MATHURIN.



BERTHE.

Ah ! voici bien, pardienne, une autre histoire !


LE MARQUIS.

Quoi ?


BERTHE.

Pour le coup c’est le droit du seigneur :
On nous enlève Acanthe.

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