Scène III.
Ah ! voici bien, pardienne, une autre histoire !
Quoi ?
Pour le coup c’est le droit du seigneur :
On m’a volé ma femme.
Oui, votre honneur
Sera honteux de cette vilenie ;
Et je n’aurais pas cru cette infamie
D’un grand seigneur si bon, si libéral.
Comment ? qu’est-il arrivé ?
Bien du mal.
Vous le savez comme moi.
Parle, traître,
Parle.
Fort bien ; vous vous fâchez, mon maître ;
Oh ! c’est à moi d’être fâché.
Comment ?
Explique-toi.
C’est un enlèvement.
Savez-vous pas qu’à peine chez son père
Elle arrivait pour finir notre affaire,
Quatre coquins alertes, bien tournés,
Effrontément me l’ont prise à mon nez,
Tout en riant, et vite l’ont conduite
Je ne sais où ?
Qu’on aille à leur poursuite…
Holà ! quelqu’un… ne perdez point de temps ;
Allez, courez ; que mes gardes, mes gens,
De tous côtés marchent en diligence.
Volez, vous dis-je ; et s’il faut ma présence,
J’irai moi-même.
Il parle tout de bon ;
Et l’on croirait, mon cher, à la façon
Dont monseigneur regarde cette injure,
Que c’est à lui qu’on a pris la future.