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122 LKS Pi". LOPIDKS.

Madame, il n’appartient ([u a la reine elle-nrième

De vous remettre aux mains d’un époux qui vous aime,

Et d’essuyer les pleurs qui coulent de vos yeux.

ÉROl’E.

Mon sang devait couler… vous le savez, grands dieux !

THYESTE, à Polétnon.

Il me faut rendre Érope ?

POLÉMOX.

Oui, Tliyeste, et sur l’heure : C’est la loi du traité.

THYESTE.

Va, que plutôt je meure, Ou’aux monstres des enfers mes mânes soient livrés !…

POLÉMOX.

Quoi ! vous avez promis, et vous vous parjurez !

THYESTE.

Qui ? moi ! Qu’ai-je promis ?

POLÉMON.

Votre fougue inutile Veut-elle rallumer la discorde civile ?

THYESTE.

La discorde vaut mieux qu’un si fatal accord. Il redemande Érope ; il l’aura par ma mort.

POLÉMON.

V(>us écoutiez tantôt la voix de la justice,

THYESTE.

Je voyais de moins près l’horreur de mon supplice. Je ne le puis souffrir.

POLÉMOX.

Ah ! c’est trop de fureurs ; C’est trop d’égarements et de folles erreurs ; Mon amitié pour vous, qui se lasse et s’irrite. Plaignait votre jeunesse imprudente et séduite ; Je vous tins lieu de père : et ce père offensé Ne voit qu’avec horreur un amour insensé. Je sers Atrée et vous, mais TÉtat davantage ; Et si l’un de vous deux rompt la foi qui l’engage. Moi-même contre lui je cours me déclarer ;Mais de votre raison je veux mieux espérer. Et bientôt dans ces lieux l’heureuse Hippodamie Reverra sa famille en ses bras réunie.

(Il sort.)

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