Va, tu la lui rendras.
(deux cydoniens apportent une cassette couverte de
lames d’or.
Azémon continue.)
enfin donc en ces lieux
on apporte à tes pieds ces dons dignes des dieux.
Que vois-je !
Ils ont jadis embelli tes demeures,
ils t’ont appartenu… tu gémis et tu pleures !…
ils sont pour Astérie ; il faut les conserver :
tremble, malheureux roi, tremble de t’en priver.
Astérie est le prix qu’il est temps que j’obtienne.
Elle n’est point ma fille… apprends qu’elle est la
tienne.
ô ciel !
ô providence !
Oui, reçois de ma main
ces gages, ces écrits, témoins de son destin,
(il tire de la cassette un écrit qu’il donne à
Teucer, qui l’examine en tremblant.)
ce pyrope éclatant qui brilla sur sa mère,
quand le sort des combats, à nous deux si contraire,
t’enleva ton épouse, et qu’il la fit périr ;
voilà cette rançon que je venais t’offrir ;
je te l’avais bien dit, elle est plus précieuse
que tous les vains trésors de ta cour somptueuse.
Teucer, s’écriant.
Ma fille !
Justes dieux !
Teucer, embrassant Azémon.
Ah ! Mon libérateur
mon père ! Mon ami ! Mon seul consolateur !
De la nuit du tombeau mes mains l’avaient sauvée,
comme un gage de paix je l’avais élevée ;
je l’ai vu croître en grâce, en beautés, en vertus :
je te la rends ; les dieux ne la demandent plus.
Teucer, à Dictime.
Ma fille !… allons, suis-moi.