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J'ai vu trop de césars, en ce sanglant séjour,
De ce trône avili renversés tour à tour...
Celui de Dieu, ma fille, est seul inébranlable.


irène

On vient mettre le comble à l'horreur qui m'accable ;
Et voilà des guerriers qui m'annoncent mon sort.


Scène III

.

irène, léonce, zoé, memnon, suite.

memnon

Il n'est plus de tyran : c'en est fait, il est mort ;
Je l'ai vu. C'est en vain qu'étouffant sa colère,
Et tenant sous ses pieds ce fatal adversaire,
Son vainqueur Alexis a voulu l'épargner :
Les peuples dans son sang brûlaient de se baigner.

S'approchant.

Madame, Alexis règne ; à mes vœux tout conspire ;
Un seul jour a changé le destin de l'empire.
Tandis que la victoire en nos heureux remparts,
Relève par ses mains le trône des césars,
Qu'il rappelle la paix, à vos pieds il m'envoie,
Interprète et témoin de la publique joie.
Pardonnez si sa bouche, en ce même moment,
Ne vous annonce pas ce grand événement ;
Si le soin d'arrêter le sang et le carnage
Loin de vos yeux encore occupe son courage ;
S'il n'a pu rapporter à vos sacrés genoux
Des lauriers que ses mains n'ont cueillis que pour vous.
Je vole à l'hippodrome, au temple de Sophie,
Aux états assemblés pour sauver la patrie.
Nous allons tous nommer du saint nom d'empereu
Le héros de Byzance et son libérateur.

Il sort.

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