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dialogues philosophiques

qu’il ait fait des miracles égalés par les miracles des

mages de Pharaon, pour faire passer la mer à pied sec à ses enfants chéris, en larrons et en lâches, et pour les tirer misérablement de l’Égypte, au lieu de leur donner cette fertile Égypte ?

Vous ne croyez pas qu’il ait ordonné à son peuple de massacrer tout ce qu’il rencontrerait, afin de rendre ce peuple presque toujours esclave des nations ? Vous ne croyez pas que l’ânesse de Balaam ait parlé ? Vous ne croyez pas que Samson ait attaché ensemble trois cents renards par la queue ? Vous ne croyez pas que les habitants de Sodome aient voulu violer deux anges ? Vous ne croyez pas…


L’ADORATEUR. — Non, sans doute, je ne crois pas ces horreurs impertinentes, l’opprobre de l’esprit humain. Je crois que les Juifs avaient des fables, ainsi que toutes les autres nations ; mais des fables beaucoup plus sottes, plus absurdes, parce qu’ils étaient les plus grossiers des Asiatiques, comme les Thébains étaient les plus grossiers des Grecs.


LE DOUTEUR. — J’avoue que la religion juive était absurde et abominable ; mais enfin Jésus, que vous aimez, était juif ; il accomplit toujours la loi juive ; il en observa toutes les cérémonies.


L’ADORATEUR. — C’est, encore une fois, une grande contradiction qu’il ait été juif, et que ses disciples ne le soient pas. Je n’adopte de lui que sa

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