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Paysages et paysansFasquelle. (p. 274).


LES TROIS BÈGUES


Ici Pierre, François et le facteur Roland,
En bégaiement, pouvaient s’appeler co… collègues,
Et, c’était d’un comique ultra-désopilant
Quand une occasion rassemblait les trois bègues.

Un jour, notre facteur, un gaillard sec et haut,
Entra de son pas lourd chez les gens du domaine
Et dit, parlant très fort, mais avec quelle peine !
« Sa… salut ! cré… cré… cré mâtin ! qu’i’… qu’i’ fait chaud ! »

Pierre, les yeux sortis, rouge, et s’enflant le cou,
Flûta : « fa… fa… facteur, bu… buvez donc un coup… »
Et François, dans son coin, sifflant comme la bise,

Accoucha de ces mots, moins émis que bavés :
« Si… si… j’étais facteur, eh ben ! vous sa… savez,
Je… je… mou… mouillerais ma… ma… che… che… chemise ! »

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