< Petits poèmes russes
Traduction par Catulle Mendès.
G. Charpentier et E. Fasquelle, éditeurs (p. 33-37).
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LA NUIT DANS L’IZBA




 
D’azur glacé mi-voilée,
La lune allume en passant
Le ramage éblouissant
Qu’aux vitres mit la gelée.

Longs soirs d’automne ou d’hiver !
On a froid jusqu’à la moelle.
Le grand-père sur le poêle
Bâille en rampant comme un ver.

La mère aussi s’est couchée ;
Les petits, en priant Dieu,
Tout près du poêle sans feu
Se serrent, pauvre nichée.

Sous la loutchina qui luit
Si peu, les pieds dans la paille,
Seule la fille travaille,
Travaille toute la nuit.

Le vieux, un instant, grommèle,
Et dort. La fille écoutait.
Puis dans l’izba tout se tait
Sinon la rumeur que mêle

Aux plaintes dans le closeau
Du vent d’hiver ou d’automne,
La quenouille monotone,
La quenouille et le fuseau.

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