< Poèmes saturniens (1866)

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Poèmes saturniensLemerre (p. 13-14).
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I

RÉSIGNATION



Tout enfant, j’allais rêvant Ko-Hinnor,
Somptuosité persane et papale,
Héliogabale et Sardanapale !


Mon désir créait sous des toits en or,
Parmi les parfums, au son des musiques,
Des harems sans fin, paradis physiques !

Aujourd’hui, plus calme et non moins ardent,
Mais sachant la vie et qu’il faut qu’on plie,
J’ai dû refréner ma belle folie,
Sans me résigner par trop cependant.

Soit ! le grandiose échappe à ma dent,
Mais, fi de l’aimable et fi de la lie !
Et je hais toujours la femme jolie,
La rime assonante et l’ami prudent.

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