< Le Parnasse contemporain < 1869
Le Parnasse contemporainAlphonse Lemerre [Slatkine Reprints]II. 1869-1871 (p. 347).




CLAUDIUS POPELIN

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SOIR D’ÉTÉ


Je la suivais, frôlant du pied sa robe blanche
Qui traînait en longs plis sur les herbes du pré,
Et livrait le secret des lignes de sa hanche
Aux regards alanguis de Vesper empourpré.

Elle allait… & sa main qui sortait de sa manche
Toute mignonne & douce, oiseau d’ivoire ambré,
D’un geste de statue élevait une branche
Qu’elle avait arrachée aux touffes du fourré.

La belle indifférente, elle marchait sereine
Et ne se doutait pas que la rive était pleine
D’effluves embrasés par les folles amours ;

Car j’ai bien entendu, moi, sous les feuilles jaunes,
Soupirer le dieu Pan & chuchoter les faunes ;
Mais ils n’y pensent plus, & j’en rêve toujours.



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