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Le Cœur solitaire
Le Cœur solitaireSociété du Mercure de France (p. 130).




XLIX


Il a plu. Soir de juin. Écoute,
Par la fenêtre large ouverte,
Tomber le reste de l’averse
De feuille en feuille, goutte à goutte.

C’est l’heure choisie entre toutes
Où flotte à travers la campagne
L’odeur de vanille qu’exhale
La poussière humide des routes.

L’hirondelle joyeuse jase.
Le soleil déclinant se croise
Avec la nuit sur les collines ;

Et son mourant sourire essuie
Sur la chair pâle des glycines
Les cheveux d’argent de la pluie.

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