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TRAITÉ DE L’ÉQUILIBRE DES LIQUEURS

volume, il tombe ; car son poids l’emporte sur celuy qui le contrebalance.

D’autres y montent.

S’il est de bois, ou d’une autre matière plus legere que l’eau en pareil volume, il monte avec toute la force dont le poids de l’eau le surpasse.

D’autres ny ne montent ny ne descendent.

Et s’il pese également, il ne descend ny ne monte, comme la cire qui se tient à peu prés dans l’eau au lieu où on l’a [mis[1]].

De là vient que le seau d’un puis n’est pas difficile à hausser tant qu’il est dans l’eau, et qu’on ne sent son poids que quand il commence à en sortir, de mesme qu’un seau plein de cire ne seroit non plus difficile à hausser estant dans l’eau ; ce n’est pas que l’eau aussi bien que la cire ne pesent autant dans l’eau que dehors ; mais c’est qu’estant dans l’eau, ils ont un contrepoids qu’ils n’ont plus quand ils en sont tirés ; de mesme qu’un bassin de balance chargé de cent livres n’est pas difficile à hausser, si l’autre l’est également.

Du cuivre pese plus en l’air que dans l’eau.

De là vient que quand du cuivre est dans l’eau, on le sent moins pesant precisément du poids d’un volume d’eau égal au sien ; de sorte que s’il pese neuf livres en l’air, il ne pese plus que huit livres dans l’eau ; parce que l’eau, en pareil volume qui le contrebalance, pese une livre ; et dans l’eau de la

  1. 1663 : on l’a met.
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