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finies il repartit pour retourner en Provence ; où je le suivis.

Mon cœur resta encore deux ou trois mois oisif ; mais bientôt l’amour y reprit tous ses droits. J’allai voir une de mes sœurs, pensionnaire dans l’abbaye de Sain-Bartbélemi. Dans le parloir où nous étions, j’aperçus une jeune fille dont les traits semblaient être faits au pinceau ; elle paraissait d’une douceur infinie. Je demandai son nom à ma sœur : elle me dit qu’elle était fille d’un négociant de Marseille, qui avait fait banqueroute de deux cent mille écus, par la perte de deux vaisseaux ; que la mère poursuivait un procès pour la répétition de sa dot, et que sa fille,[1]

  1. de l’Académie en 1704. Cases peut être considéré comme un des premiers peintres de l’école française. Son dessin est correct et de grande manière ; ses compositions sont d’un génie facile ; son pinceau est moelleux, et il y a beaucoup de fraîcheur dans ses teintes. Cet artiste a beaucoup travaillé ; mais ses ouvrages ne sont pas tous de la même beauté. Ses tableaux qui ornaient les églises de Paris ont été dispersés. On y distinguait à l’Abbaye de Saint-Germain-des-Prés les beaux tableaux représentant la Vie de Saint-Germain et de Saint-Vincent ; et à Saint-Louis de Versailles, la Sainte Famille. On les a recueillis au Muséum de Versaille.
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