Voyons maintenant si la Métaphysique est, comme on l’a tant répété, une collection d’écrits sur la philosophie première, une compilation aristotélique.
Diogène de Laërte qui vécut, à ce qu’il paraît, dans la seconde moitié du troisième siècle de notre ère, donne un catalogue des écrits d’Aristote[2]. Dans ce catalogue la Métaphysique n’est point mentionnée. La conclusion légitime, c’était que ce compilateur l’avait omise par ignorance. On a mieux aimé conclure que la Métaphysique n’existait pas, sinon de son temps, au moins du temps des auteurs d’après lesquels il écrivait ; et, comme dans son catalogue d’autres écrits sont cités, qui n’existent plus parmi les œuvres d’Aristote, on s’est demandé si l’un de ces livres perdus, ou plusieurs de ces livres, n’étaient pas notre Métaphysique.
La Métaphysique, suivant Titze[3], correspond aux Ἄταϰτα δεϰαδύο mentionnés par Diogène ; suivant Trendelenburg[4] aux Ἐξηγημένα ϰατὰ γένος τέτταρα ϰαὶ δέϰα. Mais,