Il y a de la vérité dans ces assertions ; cependant elles demandent à être précisées davantage. Il est incontestable que l’accident, en tant qu’accident, ne peut être l’objet d’une science ; qu’il appartient, moins qu’à toute autre science, à la philosophie, à la science des êtres immuables. Mais l’être accidentel existe-t-il réellement dans le sens où le prend Aristote ; est-il vrai qu’il ne peut être rapporté à une cause nécessaire et rentrer dans le domaine de la science ? Cela paraît évident à l’homme qui ne fait que débuter dans l’observation de la nature ; une multitude de faits apparaissent, qui ne semblent se ramener à aucune loi, à aucun principe ; le désordre se montre de toutes parts. Mais à mesure que l’intelligence grandit, que l’observation vient compléter nos connaissances, nous supprimons
- ↑ Mét., liv. VI.