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LA DÉESSE


SUR UNE PERSONNE QUE L’AUTEUR A VUE REPRÉSENTER
LA LIBERTÉ
DANS UNE DES FÊTES DE LA RÉVOLUTION


Air de la petite Gouvernante (Air noté )


Est-ce bien vous, vous que je vis si belle
Quand tout un peuple, entourant votre char,
Vous saluait du nom de l’immortelle
Dont votre main brandissait l’étendard ?
De nos respects, de nos cris d’allégresse,
De votre gloire et de votre beauté,
Vous marchiez fière : oui, vous étiez déesse,
  Déesse de la Liberté.

Vous traversiez des ruines gothiques ;
Nos défenseurs se pressaient sur vos pas :
Les fleurs pleuvaient, et des vierges pudiques
Mêlaient leurs chants à l’hymne des combats.
Moi, pauvre enfant, dans une coupe amère,
En orphelin par le sort allaité,
Je m’écriais : « Tenez-moi lieu de mère,
  « Déesse de la Liberté. »

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