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Jamais le ciel te fut-il moins avare ?
D’épis nombreux vois ces champs couronnés.
D’un vol fameux prompts à venger l’offense[1],
Vois les beaux-arts, consolant leurs autels,
  Y graver en traits immortels :
  Honneur aux enfants de la France !

Prête l’oreille aux accents de l’histoire :
Quel peuple ancien devant toi n’a tremblé ?
Quel nouveau peuple, envieux de ta gloire,
Ne fut cent fois de ta gloire accablé ?
En vain l’Anglais a mis dans la balance
L’or que pour vaincre ont mendié les rois,
  Des siècles entends-tu la voix ?
  Honneur aux enfants de la France !

Dieu, qui punit le tyran et l’esclave,
Veut te voir libre, et libre pour toujours.
Que tes plaisirs ne soient plus une entrave :
La Liberté doit sourire aux amours.
Prends son flambeau, laisse dormir sa lance,
Instruis le monde, et cent peuples divers
  Chanteront en brisant leurs fers :
  Honneur aux enfants de la France !

Relève-toi, France, reine du monde !
Tu vas cueillir tes lauriers les plus beaux.
Oui, d’âge en âge une palme féconde
Doit de tes fils protéger les tombeaux.

  1. La spoliation du Musée.
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