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JEANNE-LA-ROUSSE


OU


LA FEMME DU BRACONNIER


Air : Soir et matin sur la fougère (Air noté )


Un enfant dort à sa mamelle ;
Elle en porte un autre à son dos.
L’aîné qu’elle traîne après elle,
Gèle pieds nus dans ses sabots.
Hélas ! des gardes qu’il courrouce
Au loin, le père est prisonnier.
Dieu, veillez sur Jeanne-la-Rousse ;
On a surpris le braconnier.

Je l’ai vue heureuse et parée ;
Elle cousait, chantait, lisait.
Du magister fille adorée,
Par son bon cœur elle plaisait.
J’ai pressé sa main blanche et douce.
En dansant sous le marronnier.
Dieu, veillez sur Jeanne-la-Rousse ;
On a surpris le braconnier.

Un fermier riche et de son âge,
Qu’elle espérait voir son époux,
La quitta, parce qu’au village

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