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philosophe aima à voyager et à errer comme son corps ; sa philosophie, vague et gigantesque, lui ayant fait donner le nom de Xénomane, au lieu de celui de Xénophane ; rien en effet n’est plus vaste que ses conceptions ; il semble se trouver toujours à l’étroit dans son sujet et ne se plaire, ne se trouver à l’aise que dans l’infini[1].
9. Anacréon, poëte érotique, voluptueux et grand buveur, vécut plus de quatre-vingts ans. Pindare, de Thèbes, génie original et poëte, non moins religieux que sublime, fut aussi octogénaire. Sophocle, poëte d’un style élevé,
- ↑ Les voyages accoutument à embrasser un grand objet et à oser. Dans ces grandes excursions on est obligé de considérer non-seulement les différentes parties de cette planète, mais encore d’élever fréquemment ses regards vers les cieux, pour y chercher des points fixes ; et l’on se fait ainsi un plus vaste cabinet. Une fois que cette habitude est contractée, lorsque le corps s’arrête, l’esprit continue de voyager, et la langue ou la plume trotte.
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