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[1]un état, il faut tout faire pour le gagner, l’engager à se rapprocher du gouvernement, et l’y attacher, non pas en passant, mais fortement, et par des avantages solides qu’il ne puisse espérer du parti opposé ; ou, si l’on n’y peut réussir, il faut lui opposer quelque autre sujet distingué dans le même parti, et qui puisse, en partageant avec lui la faveur populaire, balancer son influence : généralement parlant, la méthode de diviser et de morceler, pour ainsi dire, les factions et les ligues qui se forment dans un état, en commettant les chefs les uns avec les antres, ou du moins en semant, faisant naître entre eux des dé-

  1. dre, avec une méthodique fermeté et une modération soutenue, les droits sacrés dont ils sont les dépositaires, ils seroient toujours les maîtres et auroient toujours droit de l’être. Aussi c’est avec fondement que notre auteur conseille au gouvernement d’un état menacé d’une sédition, de n’épargner aucun moyen pour empêcher que le peuple n’ait des chefs de ce caractère, ou de tout sacrifier pour les gagner.
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