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La raison de cette différence est que le paganisme étoit plutôt composé de rites et de cérémonies relatives au culte des dieux, que de dogmes positifs et d’une croyance fixe. Car on devine assez ce que pouvoit être cette foi des païens, dont l’église n’avoit pour docteurs et pour apôtres que des poëtes. Mais l’Écriture sainte, en parlant des attributs du vrai Dieu, dit de lui que c’est un Dieu jaloux[1]. Aussi son culte ne souffre ni mélange ni alliage. Nous croyons donc
- ↑ Le Dieu que des hommes jaloux ont inventó doit être jaloux comme les inventeurs. L’homme, en créant Dieu à sa propre image et en lui attribuant ses propres vices, n’aura peut-être voulu que faire sa propre apothéose et se déifier lui-même. Le Dieu des honnêtes gens est un père, et le Dieu des méchans est méchant comme eux. Dieu est, c’est tout ce que nous savons de lui : adorons-le dans l’ignorance de nos esprits et la simplicité de nos cœurs, sans nous embarrasser si nos voisins l’adorent mal ou bien ; car chacun ne répond que de soi. Les différentes religions ne sont que différentes langues employées à rendre hommage
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