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DES PRINC. ET DES ORIGIN.

grand volume), et s’éloigner un peu de celui qui se trouve renfermé dans cette fable ; et non-seulement le sentiment de Démocrite diffère de celui qui est allégoriquement

figuré par cette fiction, mais ce philosophe diffère aussi de lui-même, et ses autres suppositions sont presque en contradiction avec les premières. En effet, il auroit dû attribuer aux atomes un mouvement différent de ceux des


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  1. substance désigne l’élément ou les élémens de l’univers ; et dans la seconde, les composés ou les mixtes ; n’est-il pas clair que, pour savoir s’il y a une ou plusieurs substances dans l’univers, il faudroit d’abord savoir ce que c’est qu’une substance, et qu’il faudroit de plus connoître l’univers entier, afin d’être assuré qu’il n’y a point, dans les parties de l’univers très éloignées de nous, des substances très différentes de celles qui existent dans la partie la plus voisine ? Or nous ne sommes pas en état de donner une bonne définition du mot substance ; cette définition est même impossible, et nous connoissons infiniment peu cette partie infiniment petite de l’univers où nous bavardons : nous ne sommes donc pas en état de résoudre cette question : Combien y a-t-il de substances dans l’uni-
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