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[1]il s’imaginoit avoir déjà gagné ce point, ayant été créé seul consul (honneur qui n’avoit jamais été conféré à qui que ce fût), il n’en avançoit pas davantage vers son but ; attendu que ceux mêmes qui étoient certainement très disposés à le seconder, ne savoient pas au juste à quoi il visoit. En sorte qu’à la fin il fut obligé de recourir à ce moyen trivial et usé, de feindre qu’il ne levait des troupes et ne prenoit les armes que pour faire tête à César ; tant il y a de lenteur, de hazard, et le plus souvent de mauvais succès attachés aux desseins ensevelis dans une dissimulation trop profonde. C’est ce que Tacite paroît aussi avoir voulu faire entendre, lorsqu’il qualifie les petites ruses
- ↑ leurs mesures violentes ils appellent la servitude. Lisez attentivement l’histoire d’Athènes, de Syracuse, de Rome, etc. vous y verrez que tout homme qui aspirait à la tyrannie, s’est toujours servi de la faction excessivement populaire pour arriver à son but parce que le peuple est plus aisé à agiter et à tromper, que ceux qui ont plus de lumières et plus à perdre.
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