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ici quelque chose de plus : seroit-ce, par exemple, que les espèces immatérielles, soit des objets de l’ouïe, soit des objets visibles, se portent plus aisément de haut en bas, que de bas on haut[1] ? Mais voici un fait assez étonnant : si du rez-de--

  1. Il sera souvent question de ces espèces immatérielles auxquelles notre auteur fera faire bien des voyages ; mais il ne sera jamais question de ce qu’elles sont. Ce rêve a beaucoup d’analogie avec certaines opinions de quelques anciens, qui s’imaginoient qu’un petit spectre, figuré et coloré précisément comme l’objet visible, s’en détachoit et entroit dans l’œil ; qu’un petit spectre musical se détachoit du corps sonore, et entroit dans l’oreille, etc. Pour donner un sens physique à son expression, il faut dire avec lui ou pour lui, que les sensations relatives à la vue et à l’ouïe, sont l’effet de certains modes de mouvemens, sans aucune addition de substance ; ou, si l’on veut absolument mettre là une substance, c’est du moins une substance si subtile et si fine, que, ne sachant pas trop ce qu’elle est, on a droit de l’appeller un esprit, une âme, en un mot, un être très immatériel pour ceux qui ne le connoissent pas, et qui pourtant veulent en parler.
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