velles menaces, de nouvelles théories signées des mêmes noms qu’auparavant ! Un exemple pris entre mille : il est emprunté à une feuille absolutiste du 27 juillet.
« La royauté a parlé, tout va rentrer dans l’ordre. Il n’y aura point de résistance, ou sur-le-champ elle sera comprimée et punie. On va voir ce que valent, réduits à eux-mêmes, cette poignée de factieux qui se disaient les organes et se croyaient les maîtres de la France. Les honnêtes gens qui ont pu les craindre seront bien honteux de la peur que leur ont inspirée de tels ennemis. »
Il semble qu’après avoir écrit de telles phrases, on doit renoncer à tout crédit, briser sa plume, et se cacher de honte ; point ! on rouvre ses bureaux monarchiques où l’on perçoit des abonnemens, et l’on trouve encore des vieillards dupes qui consentent à payer par trimestre tous ces prophètes menteurs. Qu’ils s’inclinent tous de respect devant le bon sens de ce peuple qu’ils ont tant calomnié ! Que s’étaient-ils prédit à eux-mêmes cent fois, le cas d’une révolution échéant ? la proscription ou l’échafaud. Eh bien ! ils font eux-mêmes la censure de leurs prophéties, en reprenant leurs sièges de rédaction. Ils le connaissaient donc bien ce peuple, ce peuple fort qui protège même ceux qui l’ont insulté pendant quinze ans !
2. S’arrêtent tout-à-coup sur un sol orageux.
La révolution de 89 commença chez le marchand de papier Réveillon ; celle de 1830 a pris naissance au Palais-Royal, devant la boutique de M. le marquis de Chabannes. Ce gentilhomme avait établi le bureau de rédaction de son étrange journal dans la galerie d’Orléans ; il y avait foule le 26 au soir, devant son vitrage chargé de quatrains anti-ministériels ; les gendarmes tentèrent de dissiper cet attroupement ; l’attroupement dissipa les gendarmes. Arriva une patrouille de la garde ; elle se promena