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pourquoi, avec de tels sentimens, qui paraissaient être aussi ceux de tous leurs camarades, ils avaient consenti tantôt à fusiller les bourgeois ? Cette demande fit éclater sur ces mâles figures des sourires d’une ineffable expression. Un sergent nous dit : « Messieurs, prenez la peine de tourner le coin de la rue et de compter vos morts. »

La rue était pure de sang dans toute sa largeur ; ces braves gens avaient tiré en l’air.


6. Le chapeau galonné des licteurs de la Grève.

Les gendarmes, lancés le premier jour dans la rue Saint-Honoré, et fort maltraités par les ouvriers imprimeurs, comprirent, avec ce bon sens qui les caractérise, que cette fois il ne s’agissait pas d’une petite émeute badine qu’on apaise avec le poitrail des stupides chevaux : ils n’ont pas tardé de s’éclipser, comme des acteurs engagés pour un rôle, qui ne veulent pas jouer hors de leur emploi. Aujourd’hui, ce n’est pas le peuple, c’est la gendarmerie qui a donné sa démission.


7. La grande inscription qu’aucun maître n’efface.

Braves étudians des deux écoles, vous ne pouviez manquer à cette fête ! Ils se sont couverts de gloire à la bataille de la Grève, sur la place du Louvre et le Carrousel ; plusieurs sont tombés ; leurs extraits mortuaires sont des titres de noblesse pour tous.

La veille, M. Guernon de Ranville essayait de flétrir ces héroïques écoles avec cette ordonnance :

UNIVERSITÉ DE FRANCE.
conseil royal de l’instruction publique.

Le Conseil royal de l’instruction publique, informé que quelques étudians paraissent se disposer à prendre part à des ras-

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