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mentations qu’il fait sur sa misère et les regrets qu’il exprime

de ne pas avoir été vertueux, il justifie pleinement ces deux vers de Mathurin :


.......Il n’est rien qui punisse
Un homme vicieux, comme son propre vice.


Au reste, il paraît que la pauvreté était un mal héréditaire dans cette famille.


Pauvre je suys de ma jeunesse,
De pauvre et de petite extrace[1] :
Mon père n’eut onc grand’richesse,
Ne son ayeul, nommé Érace ;
Pauvreté tous nous suit et trace.
Sur les tombeaux de mes ancestres
(Les âmes desquels Dieu embrasse),
On n’y voit couronnes ne sceptres.


Il perdit son père de bonne heure, et ce fut son oncle qui le fit élever et qui eut pour lui toutes les tendresses imaginables.


......Mon plus que père,
Maistre Guillaume de Villon,
Qui m’a esté plus doux que mère.


Certainement Villon n’était pas né pour être un coupe-bourse ; il avait une belle âme, accessible à tous les bons sentiments. Toutes les fois qu’il parle de sa mère, c’est avec un ton d’exquise sensibilité.


.....Ma pauvre mère,
Qui pour moi eut douleur amère,
(Dieu le sçait) et mainte tristesse.

  1. Origine.
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