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amour-des-femmes

avec, dit Térence[1] en débouclant son ceinturon.

Il avait fait partie de la garde du prévenu, au garde-à-vous et casque en tête depuis trois longues heures.

— Pas moi, dit Ortheris avec bonne humeur. Dieu les portera un de ces jours à la masse de la deuxième pour détérioration de locaux. Tu as l’air vanné, Térence.

— Ma foi, on n’est plus jeune comme on était. Ce montage de garde-là, ça vous use la plante des pieds, et ici — il renifla avec mépris les briques de la véranda — on est aussi mal assis que debout !

— Attendez une minute. Je vais chercher les coussins de ma charrette, dis-je.

— Mince de sofa ! On se la coule, dit Ortheris, comme Térence s’affalait en trois temps sur les coussins de cuir, en disant avec grâce :

— Que le bon Dieu ne vous refuse jamais

  1. Térence Mulvaney, un des héros de Soldiers three, avec Ortheris, est Irlandais et catholique. Ortheris parle l’argot du cockney londonien.
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