< Page:Proust - Pastiches et Mélanges, 1921.djvu
Cette page n’a pas encore été corrigée
MÉLANGES

n’ai pas échappé à leur sortilège : voulant parler

d’elles, j’ai parlé de toute autre chose que des livres parce que ce n’est pas d’eux qu’elles m’ont parlé. Mais peut-être les souvenirs qu’elles m’ont l’un après l’autre rendus en auront-ils eux-mêmes éveillés chez le lecteur et l’auront-ils peu à peu amené, tout en s’attardant dans ces chemins fleuris et détournés, à recréer dans son esprit l’acte psychologique original appelé Lecture, avec assez de force pour pouvoir suivre maintenant comme au dedans de lui-même les quelques réflexions qu’il me reste à présenter.


On sait que les « Trésors des Rois » est une conférence sur la lecture que Ruskin donna à l’hôtel de ville de Rusholme, près Manchester, le 6 décembre 1864, pour aider à la création d’une bibliothèque à l’institut de Rusholme. Le 14 décembre, il en prononçait une seconde, « Des Jardins des Reines «  sur le rôle de la femme, pour aider à fonder des écoles à Ancoats. « Pendant toute cette année 1864, dit M. Collingwood dans son admirable ouvrage « Life and Work of Ruskin », il demeura at home, sauf pour faire de fréquentes visites à Carlyle. Et quand en décembre il donna à Manchester les cours qui, sous le nom de « Sésame et les Lys », devinrent son ouvrage le plus populaire[1], nous pouvons discerner son meilleur état de santé physique et intel-

  1. Cet ouvrage fut ensuite augmenté par l’addition aux deux premières conférences d’une troisième : « The Mystery of Life and its Arts. » Les éditions populaires continuèrent à ne contenir que « des Trésors des Rois » et « des Jardins des Reaies ». Nous n’avons taduit, dans le présent volume, que ces deux conférences, et sans les faire précéder d’aucune des préfaces que Ruskin écrivit pour
242
Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.