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CHAILLAC. Chantez, monsieur le gardien du séquestre, chantez ! Chantez-nous la prise de la Bastille.

REBEC. Justement, c’était mon idée ! (Il chante sur l’air Ô ma tendre musette.)

  Ô jour immémorable[1]
  Où nous devions périr,
  Sans un trait admirable
  Fait pour nous secourir !
  Des fastes de l’histoire
  Tu seras l’ornement.
  France, chante victoire.
  En cet heureux moment.
  (Les deux autres reprennent le refrain.)
  Éli, rempli de zèle,
  Brave officier français !
  La couronne immortelle
  Est due à ton succès.
  Au bout de ton épée
  Conserve cet écrit
  Qui fait ta renommée
  Que chacun applaudit.
  Cette affreuse Bastille
  N’existe déjà plus.
  D’ardeur chacun pétille…

Permettez,… j’oublie !

  Fuis, honteux esclavage…

MOUCHON, bâillant. Ah bah ! compère, tu t’embrouilles et tu chantes faux ! Et puis la prise de la Bastille, c’est vieux ! On a dépassé tout ça !

CHAILLAC. Permettez, permettez, citoyen Mouchon. Dépasser la prise de la Bastille n’est pas aisé. Il n’y a rien de si grand dans l’histoire !

MOUCHON. Je ne veux pas vous dire non, vous en étiez.

REBEC. Oui, il en était, lui, et je porte la santé d’Harmodius Chaillac,

  1. Chanson textuelle, historique.
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