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NOTION DE STATISTIQUE

savant d’apercevoir une relation ; c’est-à-dire qu’à côté de l’expérience par l’action de l’homme (qui est assurément le cas de beaucoup, le plus fréquent et, disons aussi, le plus fécond), il y a cependant des exemples d’expérience naturelle ou spontanée. Mais, si l’intervention du savant n’est même pas absolument nécessaire pour qu’il y ait expérience, à plus forte raison il ne peut y être indispensable que cette action de l’homme, lorsqu’elle s’y trouve, soit telle et non pas telle. Et nous atteignons bien plus sûrement l’essentiel, si nous reconnaissons qu’il y a expérience partout où et seulement là où il y a disposition des faits telle que l’esprit de l’homme puisse tirer une relation entre ces faits.

Mais, s’il en est ainsi, est-ce que la nature des opérations statistiques propres ne s’éclaire pas de quelque nouveau jour ? M. Bowley nous dit quelque part que la statistique pourrait à peu près s’appeler la science des moyennes[1]. Mais qu’est-ce donc qu’une moyenne, sinon une opération de l’esprit humain sur un ensemble complexe de données telle que non

  1. Bowley, op. cit., p. 7.
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