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princes ; mais aussi, comme on l’a déjà remarqué, ce mal produit un bien : les peuples ne se mêlent point de la guerre que font leurs maîtres ; les citoyens des villes assiégées passent souvent d’une domination à une autre, sans qu’il en ait coûté la vie à un seul habitant ; ils sont seulement le prix de celui qui a eu le plus de soldats, de canons, et d’argent[1].

Les guerres civiles ont très-longtemps désolé l’Allemagne, l’Angleterre, la France ; mais ces malheurs ont été bientôt réparés, et l’état florissant de ces pays prouve que l’industrie des hommes a été beaucoup plus loin encore que leur fureur. Il n’en est pas ainsi de la Perse, par exemple, qui depuis quarante ans est en proie aux dévastations ; mais si elle se réunit sous un prince sage, elle reprendra sa consistance en moins de temps qu’elle ne l’a perdue.

Quand une nation connaît les arts, quand elle n’est point subjuguée et transportée par les étrangers, elle sort aisément de ses ruines, et se rétablit toujours.

FIN DE L’ESSAI SUR LES MŒURS.
  1. Ces réflexions ne sont plus de mise aujourd’hui. (G. A.)
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