Pourrait-il ?…
Je t’ai dit, chrétien, que je le veux.
J’honore ta vertu ; mais cette humeur altière,
Se faisant estimer, commence à me déplaire :
Sors, et que le soleil, levé sur mes États,
Demain près du Jourdain ne te retrouve pas.
(Nérestan sort.)
Ô Dieu, secourez-nous !
Et vous, allez, Zaïre,
Prenez dans le sérail un souverain empire ;
Commandez en sultane, et je vais ordonner
La pompe d’un hymen qui vous doit couronner.
Scène V.
Corasmin, que veut donc cet esclave infidèle ?
Il soupirait… ses yeux se sont tournés vers elle ;
Les as-tu remarqués ?
Que dites-vous, seigneur ?
De ce soupçon jaloux écoutez-vous l’erreur ?
Moi, jaloux ! qu’à ce point ma fierté s’avilisse !
Que j’éprouve l’horreur de ce honteux supplice !
Moi, que je puisse aimer comme l’on sait haïr[2] ?
Quiconque est soupçonneux invite à le trahir.
- ↑ Corasmin remplace l’Iago de Shakesprare. Mais ce confident, dit M. Villemain, est aussi insignifiant que celui d’Othello est infernal. C’est le bon Corasmin. (G. A.)
- ↑ Molière, dans la comédie des Fâcheux, dit, en parlant des jaloux, acte II, scène IV :
On retrouve dans la scène des deux amants du Dépit amoureux plusieurs sentiments de la deuxième scène du quatrième acte entre Orosmane et Zaïre :
De ces gens dont l’amour est fait comme la haine.
Madame, il fut un temps où mon âme charmée…