Quels moments !
Ah ! Peut-être
on l’entraîne à l’autel ! Et déjà le grand-prêtre…
gardes qui me suivez, secondez votre roi…
(on entend la trompette.)
ouvrez-vous, temple horrible[1] ! Ah ! Qu’est-ce que je
voi ?
Ma fille !
Qu’elle meure !
Arrête ! Qu’elle vive !
Astérie !
Pharès, à Teucer.
Oses-tu délivrer ma captive ?
Misérable ! Oses-tu lever ce bras cruel ?…
dieux ! Bénissez les mains qui brisent votre autel ;
c’était l’autel du crime.
(il renverse l’autel et tout l’appareil du sacrifice.)
Ah ! Ton audace impie,
sacrilége tyran, sera bientôt punie.
Astérie, à Teucer.
Sauveur de l’innocence, auguste protecteur,
est-ce vous dont le bras équitable et vengeur
de mes jours malheureux a renoué la trame ?
Ah ! Si vous les sauvez, sauvez ceux de Datame ;
étendez jusqu’à lui vos secours bienfaisants.
Je ne suis qu’une esclave.
ô bienheureux moments !
Vous esclave ! ô mon sang ! Sang des rois ! Fille
chère !
Ma fille ! Ce vieillard t’a rendue à ton père.
- ↑ Il enfonce la porte; le temple s'ouvre. On voit Pharès entouré de sacrificateurs. Astérie est à genoux au pied de l‘autel; elle se retourne vers Pharès en
étendant la main, et en le regardant avec horreur; et Pharès, le glaive à la main,
est prêt à frapper. (Note de Voltaire.)