Les Châtiments, Hetzel-Quantin, , O.C. tome 4 (p. 387-389).
collectionVictor HugoFrançois FlamengHetzel-Quantin1882ParisVO.C. tome 4Hugo - Les Châtiments (Hetzel, 1880).djvuHugo - Les Châtiments (Hetzel, 1880).djvu/11387-389
Là-haut qui sourit ? Est-ce un esprit ? Est-ce une femme ? Quel front sombre et doux ! Peuple, à genoux ! Est-ce notre âme Qui vient à nous ?
Cette figure en deuil
Paraît sur notre seuil,
Et notre antique orgueil Sort du cercueil.
Ses fiers regards vainqueurs
Réveillent tous les cœurs,
Les nids dans les buissons, Et les chansons.
C’est l’ange du jour ; L’espoir, l’amour Du cœur qui pense ; Du monde enchanté C’est la clarté. Son nom est France Ou Vérité.
Bel ange, à ton miroir
Quand s’offre un vil pouvoir,
Tu viens, terrible à voir, Sous le ciel noir.
Tu dis au monde : Allons !
Formez vos bataillons !
Et le monde ébloui Te répond : Oui.
C’est l’ange de nuit. Rois, il vous suit, Marquant d’avance
Le fatal moment Au firmament. Son nom est France Ou Châtiment.
Ainsi que nous voyons
En mai les alcyons,
Voguez, ô nations, Dans ses rayons !
Son bras aux cieux dressé
Ferme le noir passé
Et les portes de fer Du sombre enfer.
C’est l’ange de Dieu. Dans le ciel bleu Son aile immense Couvre avec fierté L’humanité. Son nom est France Ou Liberté !